Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 19 juin 2013 à 17h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Il faut rappeler que les restructurations dans le secteur de la sidérurgie se sont toujours faites dans la douleur – déjà 17 000 suppressions d'emplois en 1977 dans le cadre du Plan acier. Toutes les solutions ont déjà été essayées, notamment la nationalisation qui, à l'époque, se révéla pertinente. L'envisager de nouveau a permis d'exercer une pression considérable sur ArcelorMittal et d'obtenir l'accord qui a été évoqué.

Au plan européen, on ne peut que regretter la disparition de la CECA. Ne conviendrait-il pas de réfléchir à la création d'un nouvel outil qui s'en inspirerait ?

Il ne faut jamais hésiter à innover. En Lorraine, l'usine Sogérail devait disparaître. Reprise par Corus devenu Tata Steel, elle produit aujourd'hui les meilleurs rails du monde, grâce notamment à des accords passés avec la SNCF. C'est la preuve que des politiques publiques bien menées peuvent dynamiser la production sidérurgique.

L'État aide ArcelorMittal non seulement à travers le crédit impôt recherche, dont bénéficie largement le centre de Maizières-lès-Metz, mais également à travers le projet Lis – Low impact Steelmaking – : il faudra évidemment contrôler la bonne utilisation de ces crédits.

Laplace Conseil, que nous avons auditionné, a clairement évoqué la possibilité de la faillite du groupe ArcelorMittal compte tenu de son haut niveau d'endettement. Quant aux cabinets Syndex et Secafi Alfa, ils nous ont indiqué, la semaine suivante, qu'une vente par appartements n'était pas forcément exclue, même si la faillite d'ArcelorMittal était loin d'être probable.

Ne faut-il pas envisager de racheter les différentes unités d'ArcelorMittal en cas de faillite ou de vente du groupe ?

S'agissant enfin des surcapacités, elles sont mondiales puisque nous traversons une période de faible croissance. La Chine elle-même est en situation de surcapacité. Chacun devra donc se protéger d'une manière ou d'une autre : les Américains et les Chinois le faisant déjà, via des barrières douanières ou des actions environnementales, il n'y a aucune raison pour que nous ne nous y mettions pas.

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