Intervention de Christian Hutin

Réunion du 19 juin 2013 à 17h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

Il règne au sein de notre commission, qui eût pu s'intituler « commission d'enquête pour le redressement de la sidérurgie et de la métallurgie », une forme de consensus dépassant les clivages partisans : ayant en effet tous compris sa dimension de combat et de non-renoncement, nous avons ainsi localisé les lieux où mener la bataille. Et sans préjuger des conclusions que nous rendrons la semaine prochaine, il me semble que le Waterloo de Péchiney ne nous empêchera pas de faire la campagne de France et que nous serons autre chose que des Marie-Louise ! En tout état de cause, je souscris complètement à vos propos, Monsieur le ministre, et je soutiens pleinement votre action.

Nous avons auditionné, ce matin même, M. Patrick de Schrynmakers, ancien secrétaire général de l'Association européenne de l'acier (AEA) qui a fait preuve d'une franchise extraordinaire : il aura fallu douze ans à la Commission européenne pour qu'elle se décide à dresser un bilan de la situation. Mais, bel exemple de « schizophrénie », elle est le malade, et non le docteur ! Il semblerait néanmoins que nous ayons progressé sur un certain nombre de points et que notre commission d'enquête remporte quelque succès.

Imaginons à présent un monde de rêve dans lequel le ministre du redressement productif pourrait bénéficier de prérogatives législatives d'ordre national : sur quel arsenal législatif souhaiterait-il s'appuyer ? Je songe notamment aux nationalisations : le groupe Mittal représente en effet 15 % de la richesse du bassin dunkerquois – qui ne dépend par conséquent que d'un homme et de son fils. Or, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Compte tenu de l'intérêt stratégique que présentent le fer et l'aluminium pour notre pays, une nationalisation me paraîtrait assez logique. Les 1 400 milliards d'euros d'encours de l'assurance-vie pourraient alors servir à financer l'opération.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion