Les propos de certains responsables que nous avons entendus sur Louvois confinaient à l'autosatisfaction, ce qui ne peut que surprendre…
Dans l'affaire Louvois, on a fait trop peu : trop peu de moyens consacrés au pilotage ; trop peu de sentiment de responsabilité de la part de ceux qui ont décidé la « bascule » de l'armée de terre alors que le rapport du général Lapprend avait mis en évidence beaucoup de risques ; trop peu de filets de sécurité. Louvois illustre bien la folie que constitue la déflation à tout prix ; le « rabotage » des effectifs à ses limites, et in fine, on doit se demander quel outil de défense nous voulons.
On nous dit que les difficultés sont en voie d'être résorbées. Pourtant, sur le terrain, il semble que les correctifs successifs du système ne résolvent certains problèmes que pour en créer de nouveau, ce qui peut donner à penser que les dysfonctionnements proviennent en partie du coeur même du système Louvois.
Cette affaire est l'un des échecs les plus importants que le ministère est connu, et ce gâchis d'argent public est particulièrement regrettable dans le contexte budgétaire actuel. Pourtant, on a un pénible sentiment d'impunité : la responsabilité des décideurs n'est pas recherchée.
La politique de réduction drastique des effectifs fait des dégâts : aujourd'hui, ils portent sur la solde ; mais demain, ils pourraient tout aussi bien toucher des fonctions opérationnelles.