Intervention de Yves-Marie Gourlin

Réunion du 23 mai 2013 à 9h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Yves-Marie Gourlin, ingénieur en chef de l'armement, attaché d'armement près l'ambassade de France à Berli :

L'Allemagne envisage d'acquérir deux joint support ships – équivalents des BPC, ou bâtiments de projection et de commandement – à l'horizon 2025 ; c'est un signe concret du fait que cette inflexion stratégique est possible. Il témoigne d'une volonté de développer l'armement selon un modèle pouvant déboucher sur une force expéditionnaire, ce qui n'appartient pas à la tradition allemande. On l'oublie en effet trop souvent, l'Allemagne n'a pas la même histoire que la France et la Grande-Bretagne, qui mènent des opérations extérieures depuis cinq cents ou six cents ans, partout dans le monde, ensemble ou l'une contre l'autre. Il s'agit en l'occurrence pour l'Allemagne d'un profond changement, qui se concrétise avec la suppression du service militaire et se développe avec l'arrivée de nouveaux cadres au sein des forces armées. Ceci a un impact sur l'armement, comme par exemple au sujet des capacités du Tigre allemand conçu pour servir au combat à l'Est contre les chars russes et moins adapté que son homologue français à des scénarios expéditionnaires.

Toutefois, la société civile n'a pas nécessairement le même point de vue que ceux qui, au sein de l'appareil politico-militaire, sont de plus en plus conscients de la nécessité de s'engager au côté des grands partenaires européens de l'Allemagne. Celle-ci n'en aura que davantage intérêt à passer par des coopérations pour développer ses nouveaux programmes, qui seront alors plus faciles à défendre auprès de l'opinion publique.

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