Fervent partisan de la construction européenne, je déplore comme d'autres que ce grand projet suscite aujourd'hui des réserves croissantes dans de trop larges secteurs de l'opinion. Cela étant, le relatif désamour voire la prise de distance vis-à-vis de l'Europe pourront être surmontés à condition que la Commission européenne explique clairement l'intérêt pour la collectivité des choix qu'elle propose. Compte tenu de vos compétences très larges, le risque que vos propos soient mal compris est particulièrement grand, alors que le sentiment d'insécurité voire de précarité économiques ne cesse de croître de jour en jour, face à une globalisation que les institutions politiques paraissent avoir du mal à maîtriser. En êtes-vous réellement conscient ?
Vous estimez en effet nécessaire de renforcer la compétitivité des services : que signifie concrètement cette jolie formule technocratique, appliquée aux médecins ? Comment pensez-vous qu'elle puisse être reçue dans un pays souffrant cruellement d'une présence médicale déséquilibrée sur son territoire – situation à laquelle la solution libérale ne paraît pas a priori apporter la réponse la plus adéquate ?
Enfin, vous, monsieur le Commissaire, qui avez présidé de nombreux clubs de football, et notamment la Ligue de football de Finlande, que pensez-vous de l'arrivée en France et en Europe de capitaux importants dans nos clubs, en provenance de pays situés hors de l'Union européenne, tels que le Qatar, l'Azerbaïdjan ou encore la Russie ?