Intervention de Antoine Herth

Réunion du 26 juin 2013 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Comment concevez-vous l'articulation entre la CNR et Voies navigables de France quant à l'organisation de la navigation – et en particulier en ce qui concerne le développement du fret fluvial en France ?

D'autre part, le projet de liaison entre le Rhin et le Rhône par le biais d'un canal à gabarit raisonnable apparaît aux Alsaciens comme une sorte, non pas de serpent de mer, mais de « serpent de fleuve » : s'il patine actuellement, il risque fort d'être « touché-coulé » lorsque Philippe Duron rendra les conclusions de son rapport. Quoi qu'il en soit, on relève pour le moins un manque de volontarisme de la part de Lyon et de l'aval du Rhône sur ce sujet. Ce projet s'intitule d'ailleurs « Saône-Moselle Saône-Rhin » pour éviter d'évoquer le Rhône alors même que d'un point de vue stratégique, il serait intéressant de relier le port de Marseille à l'économie du Nord de l'Europe.

Dans le domaine agricole, le développement de l'irrigation dans le bas-Rhône a permis de résoudre une crise viticole majeure, en offrant notamment aux agriculteurs l'opportunité de se reconvertir dans la production fruitière grâce à la disponibilité de l'eau. Mais parallèlement, un projet d'approvisionnement de la Catalogne a également vu le jour : vous paraît-il écologiquement raisonnable de soustraire autant d'eau de ce fleuve que nous apprécions tant ? D'autres exemples sur la planète illustrent en effet à quel point, à force d'utiliser l'eau des cours d'eau pour l'irrigation, il n'en reste plus guère pour leur permettre d'assurer leurs fonctions naturelles.

Enfin, quant à l'articulation entre la CNR et EDF, la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim sera bientôt fermée si l'on en croit les annonces du Président de la République. Or, l'un des arguments avancés pour justifier cette fermeture consiste à souligner qu'en cas de tremblement de terre, il pourrait y avoir une rupture de l'alimentation de la centrale en eau depuis le Rhin – eau pourtant nécessaire à son refroidissement. Dans la mesure où la CNR assure la gestion de l'eau et EDF, celle des centrales, en cas de crise, comment pourrez-vous conjointement garantir qu'à tout moment, les centrales nucléaires seront alimentées en eau et éviter ainsi l'accident advenu récemment à Fukushima ?

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