Nous avons vu à propos de Louvois qu'après la perte de certaines compétences, il est très difficile de recréer des mécanismes administratifs. Avez-vous une cartographie des compétences ou des spécialités critiques qui manquent aux armées et qui pourraient être compensées par la réserve ?
Contre-amiral Antoine de Roquefeuil. Les armées tiennent effectivement une cartographie suivie des compétences critiques et les recrutements sont faits en conséquence. La meilleure réponse à votre question est la rapidité avec laquelle a été monté le réseau de réservistes citoyens cyberdéfense et la rapidité avec laquelle est en train de se monter un réseau de réservistes opérationnels pour la cyberdéfense. Aujourd'hui, les besoins en cyberdéfense et en cybersécurité dans les armées sont tels que, n'ayant pas le niveau requis, elles doivent se faire aider par des professionnels de la cybersécurité extérieurs. Dans bien d'autres domaines, c'est la même chose. Toutefois, il ne faut pas oublier que le principe de la réserve est une présence réduite à vingt jours. Une compétence critique ne peut pas être remplie sur 365 jours par des gens qui viennent vingt jours par an. D'autres statuts particuliers existent, qui nous permettent d'avoir des personnes sur des durées plus longues. Dans les domaines linguistique, juridique ou dans l'interprétariat, nous n'avons pas forcément toutes les compétences nécessaires, et nous faisons effectivement appel à des réservistes.