Intervention de Sylvain Berrios

Réunion du 26 juin 2013 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Berrios :

La part des militaires dans la réserve est passée, avez-vous dit, de 30 à 60 % et continue d'augmenter, et les missions confiées aux réservistes tendent à changer. Dans la perspective d'un rééquilibrage en faveur du lien armée-nation, risque de se poser un problème de formation des réservistes à des missions de plus en plus spécialisées. Comment mener à bien une politique de formation spécifique des réservistes et quel serait son impact budgétaire ?

Contre-amiral Antoine de Roquefeuil. Il est exact que la volonté de recruter davantage de réservistes issus de la société civile va obliger les armées à réfléchir à une nouvelle distribution des postes de réservistes, même si la nécessité se fera toujours sentir d'en garder 30 à 40 % pour d'anciens militaires. Le budget formation est difficile à évaluer ; pour l'instant, on l'estime autour de 10 % du budget global. Le premier travail à faire est la redistribution des postes. Le réalisme commande de confier aux réservistes des postes ne requérant pas une formation qui occupe 70 % de leur temps de présence dans l'année. Sur une base de vingt jours, hormis la formation initiale assurée la première année, le cycle de formation maximal doit être de cinq à six jours. Il faudra donc calibrer les postes avec ce niveau de formation. La redistribution débouchera sans doute sur moins de postes à haut niveau de qualification. Compte tenu des réductions de format, des pans entiers d'activité ne seront pas remplis ou seront remplis autrement, voire externalisés.

En 2008-2009, des analyses fonctionnelles sur des bureaux de dix personnes ont mis en évidence que certaines tâches n'étaient remplies que deux mois dans l'année, ce qui a permis de supprimer deux postes et d'attribuer les tâches en question à des réservistes. Or, dans certains bureaux, ces postes supplémentaires sont à haute technicité militaire, ce qui nécessite de trouver une autre solution. Cette déflation est l'un des effets de la modernisation de l'action publique, et on a bien un travail de redistribution de postes à faire.

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