Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 26 juin 2013 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Certains événements, par exemple le Tour de France, ne pourraient pas se dérouler s'il n'y avait pas la réserve de la gendarmerie notamment.

Co-auteur, pendant la précédente législature, d'un rapport parlementaire sur les actions civilo-militaires, je vous rejoins sur la succession de deux phases totalement distinctes. D'abord, les actions civilo-militaires parallèles à la présence de nos troupes ont pour but l'acceptation par les populations civiles, dans le cadre d'un conflit asymétrique, de la présence de nos forces. Au début des opérations, dans la phase d'intervention, la présence de l'action civilo-militaire est quasiment nulle. Dans la phase de stabilisation, elle monte en puissance. Puis, au fur et à mesure que nos forces quittent le théâtre, son rôle prend de l'importance. Mais quand il n'y a plus de troupes sur place, les actions civilo-militaires n'ont plus de raison d'être.

Le problème de fond de notre organisation, c'est que rien ne vient réellement prendre la suite sur le plan économique, notamment pour la conquête de marchés. Dans des pays solvables dont les ressources peuvent être exploitées, en Afghanistan par exemple, la Chine n'a pas envoyé le moindre soldat sur le terrain mais elle est très douée pour prendre tous les marchés d'exploitation des mines, les marchés d'assainissement dans les grandes villes et bien d'autres dans lesquels nous avons tout de même des savoir-faire. Nous avons parfois connu des situations à ce point ubuesques que nous avons été totalement incapables de tirer la moindre retombée économique, comme au Kosovo. Il s'agit là, toutefois, d'un aspect totalement distinct des actions civilo-militaires à proprement parler.

Ma question a plus à voir avec l'industrie de la défense. À l'occasion de salons internationaux, certains industriels étrangers n'hésitent pas à faire venir des réservistes en uniforme sur leur stand pour promouvoir leurs produits. Pour notre part, nous nous montrons réticents à l'égard de telles pratiques. Qu'en pensez-vous ?

Contre-amiral Antoine de Roquefeuil. En France, les réservistes opérationnels sont employés dans des structures militaires. Il n'est pas encore là le temps où on les mettra au service d'une industrie ou d'une entreprise particulière. D'autres pays ont moins de préventions que nous vis-à-vis de telles pratiques, mais en France on se l'interdit complètement : elles n'entrent pas du tout dans les missions dévolues à la réserve.

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