Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 19 juin 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

L'enjeu le plus important pour l'avenir de l'Union européenne consiste à renforcer l'intégration des pays membres, l'Europe ne devant plus apparaître aux yeux de nos concitoyens comme une charge indue ou comme un territoire contraint par toutes sortes de règlements, mais comme une communauté de destin.

Cela passera par des approfondissements de plusieurs sortes.

Par un approfondissement économique, tout d'abord, avec la constitution d'un budget européen beaucoup plus consistant et avec une vraie mutualisation des dettes publiques nationales.

Par un approfondissement militaire ensuite. Vous avez parlé de « réconciliation pour la paix » mais l'Europe de la défense n'a pas beaucoup avancé puisque c'est toujours l'OTAN qui assure la défense de notre continent. Charles Quint, Napoléon, Hitler et d'autres ont voulu réaliser l'« unité » européenne par la contrainte mais nous avons aujourd'hui la chance de pouvoir la faire vivre à travers les valeurs de la démocratie.

Par un approfondissement politique, enfin, en accroissant les pouvoirs de contrôle du Parlement européen et en rendant la citoyenneté européenne plus effective.

L'Union européenne doit également faire face au défi de l'élargissement, dont aucun de vous n'a parlé. Pourtant, ce processus est loin d'être achevé puisque des négociations se sont ouvertes en 2005 avec la Turquie et que les pays de l'ouest des Balkans ont vocation à intégrer l'Union, de même que l'Ukraine.

La réussite de l'Union européenne suppose donc de maîtriser à la fois l'élargissement et l'approfondissement, ce qui implique de procéder à la réforme tant attendue des institutions et des processus de décision.

Un espace social européen élargi suppose également de trouver des solutions sur quantité de sujets sensibles : la protection sociale, le marché du travail, la politique communautaire du droit d'asile et des migrations, le droit des minorités…

Selon vous, l'Europe a-t-elle la capacité d'intégrer de nouveaux membres tels que la Turquie ou l'Ukraine sans mettre en péril les objectifs d'approfondissement que je viens d'évoquer ?

J'en profite incidemment pour signaler que le Parlement discutera lundi prochain d'une résolution en hommage à Aimé Césaire, dont nous parlions à l'instant.

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