Intervention de Françoise Vergès

Réunion du 19 juin 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

Françoise Vergès, politologue :

Il est beaucoup question de la façon dont les Européens pourraient se sentir à nouveau concernés par l'Europe. Or je viens précisément d'une région européenne qui, comme d'autres d'ailleurs, n'existe pas dans la conscience européenne. Prendre en compte l'ensemble des citoyens européens suppose tout d'abord de s'interroger sur la carte de l'Europe que l'on a dans la tête. Avant de parler d'élargissement, il faut se rendre compte qu'une partie des Européens n'est même pas considérée.

Pourtant, ces régions-là, qui jusqu'ici n'ont pas été particulièrement aidées par l'Europe, sont encore plus concernées par les politiques énergétiques : elles sont plus fragiles mais disposent de ressources naturelles comme le vent, l'océan, le soleil, la géothermie. La création d'une agence européenne surplombant les collectivités locales serait sans doute très intéressante pour faire avancer les dossiers en échappant à l'emprise des intérêts de court terme.

Nous avons parlé des problèmes liés à l'environnement. Or, alors que des générations d'Antillais vont être affectées par le scandale du chlordécone, cela ne constitue pas vraiment une question européenne. Pourquoi ? Parce que cela s'est passé loin du continent et que cela touche des gens que l'on ne connaît pas très bien ? Si cette affaire s'était produite dans une région que tout le monde considère comme européenne, n'aurait-elle pas constitué un scandale européen ?

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