Intervention de François Hartog

Réunion du 19 juin 2013 à 17h00
Commission des affaires européennes

François Hartog, historie :

Des pistes pleines de bon sens ont été proposées mais quelles sont les conditions pour qu'elles soient effectivement empruntées ? Tout d'abord, il faut croire en l'Europe, alors que le projet européen tel qu'il est né après la deuxième guerre mondiale n'a plus de sens, comme on vient de nous le dire. Il nous faut donc « rouvrir » le futur, en ayant la conviction que, sans faire preuve pour autant d'optimisme béat, nous pouvons agir afin d'améliorer la situation.

Entre autres obstacles à un tel projet, nous nous heurtons à la valorisation, extrêmement forte depuis trente ou quarante ans, du seul présent. Comment donc réintroduire l'articulation entre passé, présent et futur ? Toutes les communautés humaines ont toujours essayé de bricoler ces trois catégories de multiples façons mais, pour l'heure, nous ne savons plus le faire.

Nous avons également intérêt à prendre conscience de la discordance des temps entre les différents pays qui composent l'Europe : n'ayant pas eu la même histoire, ils ne partagent pas, aujourd'hui, rigoureusement la même temporalité. Le temps de la globalisation est le présent, le temps de l'instantanéité et de la simultanéité, mais les autres temps renvoient aux histoires nationales et aux individus qui les ont faites et nous ne pouvons en faire abstraction si nous voulons proposer un projet qui ait du sens pour les citoyens européens.

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