Édouard Glissant oppose la mondialité à la mondialisation, cette dernière n'étant qu'une globalisation financière, et donc une fausse mondialité. De quelle Europe le monde a-t-il donc besoin ?
L'humanité a besoin de relever le défi écologique afin de promouvoir des sociétés écologiquement soutenables. Elle doit également traiter les dossiers explosifs de la misère et de l'humiliation qui naît du creusement des inégalités sociales, de l'alternative à la guerre des civilisations, de la prolifération des armes de destruction massive, de la démesure de l'économie spéculative, etc. Si nous nous posons ces questions en termes de mondialité, l'Europe peut oser l'ambition au lieu de se replier sur elle-même et de ruminer son « déclinisme ». Elle peut oser la mondialité, non plus en se référant à son histoire de puissance dominatrice, mais en adoptant une posture de puissance créatrice et anticipatrice de stratégies de transition vers le « buen vivir ».