Il est vrai, monsieur le ministre, qu'il est plus facile d'augmenter les impôts que de s'attaquer aux réformes de fond.
Pire, la promesse de stabilité fiscale pour 2014 – en d'autres termes, le fait de ne pas augmenter les impôts –, réitérée à plusieurs reprises par le Président de la République, ne sera pas tenue.
Quant aux engagements de baisse de la dépense publique, ils ont été vite oubliés par le Gouvernement. Non, monsieur le ministre, les dépenses publiques n'ont pas baissé de 10 milliards d'euros en 2012. Non, les dépenses publiques n'ont pas baissé de manière historique en 2012. Au contraire, elles sont passées de 1150 à 1180 milliards d'euros, soit une augmentation de 1 % en valeur – ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les chiffres de l'INSEE, je tiens ce document à votre disposition.
Les résultats que vous revendiquez s'expliquent au demeurant par un artifice grossier : vous n'intégrez pas les dépenses exceptionnelles dans vos calculs, ainsi que le souligne le rapporteur général dans son rapport.
Vous n'avez donc pas fait le choix d'être courageux en matière de réduction des dépenses publiques ; vous ne pourrez pas soutenir le contraire.
La politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite a été balayée d'un revers de main – c'est un choix politique – tandis que la MAP n'a pas encore trouvé sa traduction concrète. Vous avez d'ailleurs reconnu que la RGPP avait permis de faire 12 milliards d'euros d'économies en cinq ans.
Vous allez créer 60 000 postes dans l'éducation nationale, auxquels viendront s'ajouter 10 000 postes annoncés la semaine dernière par Vincent Peillon. Nous dénonçons cette mesure, parce qu'elle sera aussi désastreuse pour nos finances publiques qu'inutile pour l'éducation de nos enfants ; je vous renvoie au rapport de la Cour des comptes sur le sujet. Pire, elle nuira aux fonctionnaires que vous condamnez à la paupérisation : vous maintenez le gel du point d'indice dans la fonction publique pour financer ces créations de postes.
Vous avez évoqué la casse du service public, monsieur le ministre, mais cette casse est de votre fait : toujours plus de fonctionnaires, mais des fonctionnaires toujours plus pauvres.