La caractéristique majeure de ce débat d'orientation des finances publiques est qu'il s'inscrit dans un contexte différent de celui des années précédentes, puisque nous disposons, à l'instar d'autres pays, de deux ans supplémentaires pour revenir en dessous des 3 % de déficit nominal. Si nous maintenons l'objectif, nous diminuons la pente, pour des raisons évidentes d'acceptabilité sociale, dans notre pays, des efforts demandés.
Je veux revenir un instant sur les batailles de chiffres relatifs aux déficits, sur ce que nous ferions prétendument moins bien que d'autres et sur ce que, vous, mesdames et messieurs de l'opposition, ainsi que, sur vos conseils, certains journalistes, qualifiez de « dérapage prévisible des finances publiques ».
Monsieur le président de la commission des finances, le déficit du budget de l'État s'élevait à 138 milliards en 2009, 148,8 milliards en 2010, encore 90 milliards en 2011, et nos prévisions sont de 68,3 milliards pour 2013. Et vous osez nous dire que nous explosons les déficits ! Ce dernier chiffre est égal à la moitié de ce que vous avez connu, en moyenne, sur les années 2009, 2010 et 2011 : la moitié, monsieur le président ! Il me paraissait important d'insister sur ce point.
Vous nous avez dit pendant des semaines et, ce soir encore, vous avez eu le culot de nous dire que la Cour des comptes jugeait les économies prévisibles sur les dépenses insuffisamment documentées. Mais son rapport remonte au mois de mai ! Et nous sommes en juillet. Une quinzaine de pages de mon rapport sont consacrées à documenter les économies de dépenses que comptent faire cette majorité et ce gouvernement en 2014 –je dis bien : une quinzaine de pages…