Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes réunis, ce soir, pour un débat d'orientation budgétaire et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a un véritable débat entre nous au sein de la commission des finances. Je regrette, d'ailleurs, que le président de la commission ne soit pas présent à cet instant – j'espère que vous lui transmettrez mes propos – et qu'il ait cédé à la facilité en abandonnant le sens de la nuance qui le caractérisait jusqu'alors dans un réquisitoire très approximatif contre la politique budgétaire de la France. C'est d'ailleurs ce qu'écrit un grand journal du soir, paru cet après-midi. Je le cite : « Lui qui avait à coeur d'asseoir solidement ses démonstrations prend maintenant des libertés avec les chiffres… » Son réquisitoire approximatif ne résiste pas à l'examen des faits. J'en expliquerai en quelques mots les raisons.
Le président de la commission des finances justifie de plusieurs manières sa demande de collectif budgétaire. Premier argument : la transparence ; un collectif budgétaire serait nécessaire en raison de l'absence de transparence du Gouvernement. C'est passer sous silence l'action de la commission des finances qui a auditionné à de nombreuses reprises le ministre du budget, lequel a même devancé les demandes de la commission en publiant toutes les informations nouvelles relevant de l'exécution de 2013.
Deuxième argument : le dérapage des dépenses. Le président UMP de la commission des finances fait valoir un risque de 5 milliards d'euros alors qu'au même moment la Cour des comptes indique que la réserve de précaution, complétée par le surgel, permet de faire face au risque de dépenses. Où est le dérapage ?