Monsieur le président, mesdames, messieurs, quand je vous entends, monsieur le rapporteur général et monsieur Thévenoud, je me dis que vous ne tolérez pas les critiques et que vous ne supportez pas l'opposition ! Peut-être me trompé-je, mais j'ai vraiment ce sentiment. Vous avez pourtant, pendant cinq longues années, caricaturé, vous avez attaqué, vous avez même, comme c'était votre droit, défilé dans la rue. Alors, oui, nous avons la liberté de penser ce que nous pensons et de nous opposer. Nous sommes libres de dire que votre politique dégrade, jour après jour, la situation économique et sociale de la France. Vous avez toujours un budget de retard. Vous auriez dû consentir l'année dernière les efforts que vous faites aujourd'hui ! Vous avez également toujours une réforme des retraites de retard .Vous acceptez la réforme précédente ; mais vous n'admettez jamais de considérer qu'au moment où on fait cet effort, c'est le bon effort ! « Trop de dépenses, trop de dettes, trop d'impôts, trop de déficit, pas assez de croissance et de réformes » : telles sont les conclusions de la Cour des comptes que nous a délivrées Didier Migaud, voici maintenant quelques jours.
Je dirai d'abord un mot sur l'héritage dont vous nous parlez sans cesse. Je ne sais pas, monsieur Thévenoud, si vous avez connu la crise qui a sévi ces dernières années. J'ai l'impression que vous avez joué à la marmotte et que vous avez hiberné ! Car vous n'avez pas remarqué que la crise de 2008 et 2009 était d'une autre importance que celle que vous combattez aujourd'hui, alors que vous êtes aux manettes de la France. Il était, à l'époque, nettement plus difficile d'en dresser le diagnostic et de mettre en place les outils pour la combattre. L'héritage a bon dos !
Le trou gigantesque et imprévisible, que vous avez alors constaté, et qui fondait le projet de loi de finances rectificative de 2012, ne justifierait donc plus rien du tout en 2013... Les écarts sont pourtant les mêmes, voire plus importants.