Mesdames et messieurs les députés, le débat a été long mais je l'ai trouvé intéressant. Il n'était d'ailleurs pas forcément surprenant : certaines interventions étaient attendues, un peu sur tous les bancs, et c'est assez logique, compte tenu de l'exercice.
M. de Courson a posé le débat en nous interpellant sur les prévisions de croissance. Je crois avoir démontré, chiffres à l'appui, au cours de mon propos liminaire, que la dégradation du contexte – nous devons tous en être conscients, dans une certaine modestie – avait surpris tous les économistes. Et ce mouvement était européen. J'ai entendu, dans la bouche d'orateurs de l'opposition : « Pourquoi n'avoir pas fait ci ou ça ? La situation était telle en 2010 et 2011… » Encore une fois, il faudrait une singulière arrogance pour considérer que la France est un isolat. Nous sommes dans la zone euro. Jusqu'à présent, nous avons fait mieux que la zone, ou plutôt, soyons modestes, notre dégradation a été moins grave, mais nous sommes complètement dans cette zone. Notre volontarisme européen est justifié, dès lors, justement, que nous avons mieux résisté que nos principaux partenaires. Sur l'examen de la situation, j'aimerais donc que l'on prenne un peu de hauteur.
M. de Courson m'a également invité à préciser nos intentions en matière de prélèvements obligatoires, ainsi que mon opinion sur les propositions, très solides et charpentées, du rapporteur général, auquel je répondrai un peu plus tard. Comme je l'ai expliqué au cours de mon propos introductif, notre objectif est bien de limiter autant que possible la hausse du taux de prélèvements obligatoires. Depuis 2011, c'est vrai, ces prélèvements obligatoires ont augmenté fortement : de 65 milliards d'euros environ en trois ans. Les hausses décidées par la précédente majorité représentent plus de la moitié de ce total.