Intervention de Hervé Féron

Réunion du 3 juillet 2013 à 11h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Merci pour ce travail de qualité. Je voudrais réagir à quelques propos. En tant que maire d'une commune sur le territoire de laquelle est situé le stade de football d'une équipe professionnelle, je n'ai, très franchement, pas du tout envie qu'on puisse vendre des boissons alcoolisées dans l'enceinte du stade. Cela poserait de grandes difficultés. J'ai connu une ville très populaire qui installait des buvettes vendant de la bière lors de chaque fête gratuite, comme celle des feux de la Saint-Jean. Cela se terminait toujours en bagarre. Il y a quinze ans, la vente de boisson alcoolisée a été supprimée. Depuis, les fêtes sont devenues familiales et sympathiques à vivre.

Vous avez évoqué Johnny Halliday en soulignant qu'il ne ferait sans doute pas de tournée dans les stades pendant les trente ans à venir. Vous avez raison. D'une manière générale, peu de spectacles sont prévus pour être produits dans des stades en France ; on en trouve à l'étranger. À l'occasion de la candidature de la France à l'Euro 2016, il a été démontré que la production de grands spectacles dans les stades est coûteuse et difficile à organiser ; loin de contribuer à leur équilibre financier, elle aggrave leur déficit d'exploitation.

Enfin, je rappelle qu'à la même occasion, nous avons déploré le niveau démesuré d'exigences imposées par l'UEFA dans un contexte de crise économique européenne. Le stade de France était par exemple jugé obsolète et des transformations coûteuses lui étaient imposées. Le cahier des charges pour la création, l'agrandissement ou la modernisation des autres stades était draconien. Tous les pays d'Europe, surtout les plus pauvres, espèrent accueillir un jour ce championnat. L'UEFA, qui vit grand train, les amène à s'endetter considérablement pour bâtir des stades trop grands, qui génèrent des frais de fonctionnement énormes que doivent ensuite assumer les clubs résidents et les collectivités locales. Que dire alors lorsque ces clubs descendent en Ligue 2 ou en championnat national ! L'Union européenne, qui a imposé à ses membres un pacte de stabilité budgétaire, ne pourrait-elle imposer à l'UEFA de limiter ses exigences étant donné le contexte économique ? Il me semble qu'elle pourrait faire mieux en étant plus raisonnable.

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