Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, madame la présidente de la commission des affaires européennes, mes chers collègues, je constate que la paternité de ce traité est revendiquée de manière à la fois passionnée et très sourcilleuse dans toutes les travées de cet hémicycle.
Vous avez raison de le faire, mais je veux rappeler que, sans la crise fulgurante qui a frappé l'Europe, une Europe qu'avait désarmée l'ultralibéralisme – je connais bien la situation pour avoir siégé pendant dix ans au Parlement européen –, il n'y aurait pas eu de traité, car il n'y aurait pas eu cette mise en danger de l'euro. À l'époque, c'est le no bail out qui prévalait : interdiction était faite aux États-membres de s'entraider, car le marché intérieur devait suffire à faire converger les économies ; interdiction était également faite à la Banque centrale européenne d'intervenir sur le marché monétaire. Demandez à vos collègues du Parlement européen, auquel vous appartenez – et si ce n'est vous, c'est donc vos frères ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)