Selon qu'on est un gouvernement de droite ou de gauche, qu'on a ou non pour l'Europe une ambition de solidarité, on peut voir dans ce traité un élément de blocage, ou au contraire un élément dont on peut surmonter les logiques pour faire autre chose en Europe : c'est évidemment la deuxième voie qui est la nôtre.
Par exemple, si on est un monétariste libéral convaincu, on fait une application orthodoxe et définitive des 0,5 % de déficit structurel, ce qui empêche à tout jamais de mener une politique contracyclique en Europe. Si, au contraire, on est social-démocrate et que l'on croit à la nécessité de faire face aux chocs conjoncturels, alors on peut utiliser la notion de déficit structurel comme un levier, pour ne pas comptabiliser dans les déficits de demain les investissements structurants qui feront le développement durable, la croissance dont l'Europe a besoin dans les années qui viennent.