Chers collègues, je n'avais pas prévu de prendre la parole à cette heure tardive, mais je ne peux pas ne pas réagir à ce que je viens d'entendre.
Je ne vous reprocherai pas votre constance, monsieur Sansu ; moi aussi, j'ai la mienne, à l'opposé de la vôtre. Au moins, vous n'avez pas changé d'avis : voilà pour ce que je vous reconnais.
Pour le reste, il y a des limites aux amalgames. Quand je vous entends comparer la situation de notre pays à celle de la Grèce, je dis qu'il faut raison garder.
Que nous n'ayons pas, nous Européens, pris à temps la mesure du désastre que vivait ce pays et que nous n'ayons pas su régler ce problème, alors que nous aurions dû le faire en temps utile, pour éviter que, d'une question à quelques milliards d'euros on bascule vers un problème à quelques dizaines de milliards d'euros, c'est un fait. Nous aurions pu le faire, et nous aurions dû le faire, si nous avions eu le courage de prendre des décisions plus rapides, de les prendre ensemble, en se donnant des règles communes.
Or c'est précisément ce à quoi nous nous attachons. On ne peut pas déplorer de ne pas avoir réglé les problèmes de la Grèce, puis se retirer chacun sur son Aventin en brandissant la souveraineté nationale. Lorsqu'on a une monnaie unique et qu'on veut de la solidarité avec les autres peuples, on accepte de respecter les règles que l'on s'est données. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Vous avez toujours contesté ces règles. Très bien ! Mais que proposez-vous en échange ? Préférez-vous continuer à vous lamenter sur le sort de la Grèce ? Mettre à bas l'euro ?