Intervention de Yves Albarello

Réunion du 3 juillet 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Albarello, corapporteur :

En réponse à M. Furst et à Mme Abeille, je rappelle qu'il m'a été difficile, en 2011, de m'engager dans le dossier du Grand Paris : ce projet s'opposait en effet à celui de la région, alors déjà voté et appelé « Arc Express ». Il était évident qu'il y aurait un conflit entre les deux tracés et à partir du moment où le STIF, dont je suis administrateur, avait voté à l'unanimité le projet Arc Express, il était de ma responsabilité de trouver une voie de passage entre l'un et l'autre projet.

En commission mixte paritaire, j'avais donc déposé un amendement tendant à mettre les deux tracés concomitamment au débat public. Je savais pertinemment qu'on trouverait, à cette occasion, un compromis entre l'Arc Express et le Grand Paris : c'est bien ce qui est advenu, à travers l'accord historique du 26 janvier 2011 signé entre le ministre Maurice Leroy et le président de la région Jean-Paul Huchon.

Ce projet d'intérêt national fait aujourd'hui consensus : il mobilisera 30 milliards d'euros de financement, générant un nombre considérable d'emplois et un surcroit de croissance en Île-de-France évalué à 0,2 %.

L'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, dont le secteur nord-ouest se trouve dans la circonscription dont je suis l'élu, est le deuxième aéroport international européen, après Londres-Heathrow. Il n'est donc effectivement pas normal que notre pays, qui accueille des touristes du monde entier, n'ait pas mis en place une liaison directe entre sa capitale et son aéroport international. En Suède, le réseau Arlanda-Express amène en quelques minutes les voyageurs au coeur de Stockholm : pourquoi n'aurions-nous pas une liaison équivalente ? L'arbitrage du Premier ministre a été très clair : il n'y aura pas d'argent de l'État engagé. Il faut donc nous montrer créatifs et audacieux, pour trouver les moyens qui nous permettront de réaliser cet équipement absolument nécessaire.

S'agissant des déblais, les évaluations sont comprises entre 50 et 60 millions de tonnes. Il est prévu, pour leur évacuation, de favoriser les voies fluviales et il est évident que certaines parties du territoire peuvent accueillir ces déblais plus facilement que d'autres : il est plus envisageable de les envoyer en Seine-et-Marne, dont je suis l'élu et où se trouvent déjà des installations de stockage de déchets inertes, des usines d'incinération d'ordures ménagères et des carrières de gypse, qu'en région PACA ! Un plan régional d'évacuation des déchets (PREDEC) a été annexé au dossier du Grand Paris, qui dresse les principales orientations dans ce domaine. Il est vrai qu'un certain nombre d'interrogations demeurent, qui devront recevoir une réponse rapidement – par exemple, le coût de l'élimination de ces déchets.

Pour ce qui concerne l'axe Seine, le projet de loi initial prévoyait une liaison par LGV entre Paris et le Havre, assurant l'hinterland du port du Havre. Notre collègue Philippe Duron, président de la commission Mobilité 21 chargée de hiérarchiser les 245 milliards d'euros de projets inscrits au schéma national des infrastructures de transport (SNIT), a indiqué récemment – et j'en suis d'accord – qu'il n'était pas pertinent de mettre en place une LGV sur une aussi courte distance et qu'une ligne normale rapide était suffisante. Je crois que cette option sera retenue pour le développement de l'axe Seine et du port du Havre.

Le coût du CDG-Express serait compris entre 800 millions et 1,2 milliard d'euros.

S'agissant du financement de la SGP, je rappelle que l'essentiel des recettes seront d'origine francilienne, conformément aux propositions du rapport Carrez. Compte tenu de l'état des finances de notre pays, il était en effet difficile de solliciter l'État à travers une dotation en capital de 4 milliards d'euros, telle que prévue initialement.

S'agissant de la taxe sur les billets d'avion, chacun sait que, même sur une destination régulière, le prix du billet d'avion varie constamment. Une taxe de 2 euros sur les voyageurs à Roissy sera à peine perceptible pour les intéressés, mais elle permettra de financer une infrastructure nationale au service des touristes du monde entier.

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