Je voudrais moi aussi saluer ce travail exemplaire et préciser que j'ai été très fière d'accueillir une délégation de notre mission dans le Gard. Il était important de pouvoir appréhender l'ensemble de la situation des immigrés âgés.
Ce travail a été exemplaire par la diversité des champs étudiés et par le nombre des problématiques abordées. Tout un pan de notre société a ainsi été mis à jour. Ce fut l'occasion de s'intéresser à des personnes qui sont les plus éloignées de leurs droits. Mais notre regard pourrait aller au-delà des personnes immigrées, vers certaines personnes âgées qui sont également éloignées de leurs droits, rencontrent des problèmes de santé et souffrent d'isolement. Ce travail est pour moi une invitation à concevoir autrement l'accès aux droits des Français vieillissants.
À ce propos, le vieillissement de la population nous amènera à chercher de nouvelles façons d'envisager le logement social. Il sera nécessaire de créer les conditions de l'intimité et du partage, du vivre ensemble et du respect de la vie privée. La formule des logements sociaux partagés me paraît constituer une très bonne piste de travail, notamment dans les quartiers défavorisés. Bien au-delà, c'est une façon de repenser les conditions d'accueil et d'accompagnement dans le milieu associatif, et un très bon moyen de créer des emplois et de recréer du lien social. Dans le cadre du travail que nous allons engager sur la politique de la ville et le développement social des quartiers, il faudra prendre en compte cette demande.
Mais revenons aux immigrés âgés. Nous devrons poursuivre notre travail de mémoire, ce qui ne pourra que favoriser l'intégration de personnes qui ne se sentent pas encore totalement françaises : aussi bien les travailleurs immigrés eux-mêmes, qui ont contribué au redressement économique de la France, que leurs enfants et leurs petits-enfants. C'est ce qu'il faut faire pour que notre République retrouve tout son sens.