Félicitons-nous que la France consacre beaucoup de moyens à l'enjeu éducatif. Dans notre histoire, l'école de la République a été un facteur de réussite sociale mais aussi d'avancées économiques, technologiques et scientifiques de la France. Aujourd'hui, force est de constater que cette école n'assure plus à chaque enfant la réussite scolaire, autant pour des raisons de moyens que de conditions d'éducation, étant entendu néanmoins que, sans moyen pour assurer le remplacement d'un enseignant, la question du contenu pédagogique ne se pose même pas. Je me félicite que la loi de refondation de l'école ait créé 60 000 postes, mais nous avons besoin d'adosser ce progrès dans les moyens à une réforme de l'école elle-même.
Celle-ci passe par la formation professionnelle des enseignants, qui est l'élément-clé. Je m'étonne des remarques sur la pédagogie. Pendant des décennies, la recherche en la matière dans notre pays a permis à l'école de jouer son rôle. Cette recherche n'est hélas plus aussi foisonnante qu'elle l'a été, et j'espère qu'elle fera l'objet de nouveaux efforts. La formation continue est le deuxième élément de formation des enseignants, ce qui leur demande un travail personnel important de recherche et de documentation ainsi qu'un travail d'équipe. À cet égard, le maître en plus prévu dans la loi de refondation est un point positif.
La rémunération est un élément d'attractivité du métier. Pour l'augmenter, il faudrait baisser le nombre d'enseignants, avez-vous dit. Même sans avoir calculé de combien il faudrait l'amputer pour combler l'écart de 30 %, je pense que ce n'est pas la solution et qu'il vaut mieux passer par un agenda social. Au-delà de la rémunération, la valorisation c'est aussi la reconnaissance du métier d'enseignant en tant que tel.
Tout ne dépend pas de la gestion des enseignants. La priorité donnée à l'accueil en maternelle à partir de deux ans, prévue dans la loi de refondation de l'école, est tout aussi importante. La question de l'orientation n'est pas encore résolue, non plus que celle de la revalorisation de certaines filières, de l'aide aux élèves en difficulté et de l'accompagnement individuel vers le plus haut niveau de culture commune.
Quelles sont les préconisations de la Cour pour remédier à la multiplication des contrats de droit privé et des statuts précaires au sein de l'éducation nationale ?