Les travaux de la Cour, s'ils ont suscité des controverses dans le monde enseignant, constituent pour les parlementaires une base de travail incontournable pour la refondation de l'école et la reconstruction d'un système éducatif juste et efficace. Une lecture en creux de ce rapport conduit à constater que la diminution des effectifs a trop souvent réduit la gestion des enseignants à une simple gestion de flux. Rappelons-nous que ce ne sont pas seulement 80 000 postes d'enseignants qui ont été supprimés, mais aussi des postes dans l'administration, moyennant quoi le ministère de l'éducation nationale se retrouve aujourd'hui avec un agent pour gérer 143 enseignants, contre un pour 70 dans les autres ministères et même dans les entreprises. Quoi d'étonnant, dans ces conditions, à ce qu'une véritable politique des ressources humaines n'ait pu être assurée, avec une meilleure adéquation aux exigences scolaires ? Donner cette mission aux établissements, n'est-ce pas une façon de pallier le manque de moyens, alors qu'il faudrait, avant toute chose, définir les missions des enseignants, leur métier, leur qualité ? J'en veux pour exemple la formation à la hâte à la polyvalence des enseignants de la filière sciences et technologies de l'industrie – STI –, sans envisager les besoins en formation du pays dans l'industrie ni prendre en compte la qualité des enseignants qui, bien souvent, ont commencé par travailler dans le monde de l'entreprise. Faute d'avoir défini les missions des enseignants, l'annualisation de leur temps de travail risque d'être davantage une globalisation des tâches.
Cet appel à la reconnaissance du métier et à sa définition est un préalable indispensable à notre travail parlementaire autour de la question de l'école, mais il nécessite de retrouver un niveau d'effectifs compatible avec les devoirs de l'école républicaine d'aider les élèves en difficulté et de scolariser les moins de trois ans. Merci de nous aider dans cette mission républicaine.