Intervention de Jean-Yves Caullet

Réunion du 3 juillet 2013 à 10h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Caullet :

Je salue la lucidité des propos de nos rapporteurs et la qualité de leur travail, et j'avais envie de vous dire, à titre liminaire : « Enfin, nous y voilà ! » Après quarante ans, il est établi que les déchets nucléaires constituent un vrai problème. Nous sommes devant cette réalité et, à l'image de nos amis suédois, face à nos responsabilités. La réalité technique est transparente et connue ; la réalité financière est en revanche plus incertaine car nous ne savons pas évaluer les conséquences de l'ensemble de ce problème…

Pensez-vous que l'expérience acquise par notre pays dans la gestion des déchets puisse lui permettre de développer une filière économique, d'apporter des solutions tout en assumant ses responsabilités envers les pays auprès desquels il a recommandé la filière nucléaire ? Est-ce qu'intérêt économique et principe de responsabilité pourraient se rejoindre ?

Quant au débat sur Cigéo, je relève qu'il a fallu plusieurs dizaines d'années pour accepter l'idée d'un démantèlement des centrales et de la gestion des déchets. Il faudra en conséquence garantir que la surveillance des déchets dans les années à venir se poursuive avec la même unanimité. Il faut éviter que la question de la responsabilité soit à nouveau posée dans dix ou vingt ans. Nous avons en charge cette responsabilité pour de très longues années ; il nous faut donc nous assurer que le contrôle démocratique du processus soit assuré aussi longtemps qu'on peut l'imaginer.

Je rappelle que le discours tenu aux populations qui accueillent les sites de stockage met en avant l'intérêt national. Je souscris volontiers à cette idée mais cette situation est également celle des populations vivant à proximité des centrales nucléaires. Il serait intéressant de tirer un bilan de la manne que ces populations ont reçue au nom de l'intérêt national.

Enfin, comme l'ont souligné nos rapporteurs, nous sommes tous interpellés par l'échelle de temps de la gestion des déchets, qui dépasse la durée qui nous sépare de l'apparition de l'être humain sur la planète. Notre responsabilité n'est pas simplement celle d'un moment, d'une représentation politique ou encore d'un État… C'est une responsabilité qui sera assumée par les générations qui nous succèderont. Nos rapporteurs ont-ils des idées sur ce point ?

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