Intervention de Michel Françaix

Réunion du 3 juillet 2013 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

M. Franck Riester est si jeune qu'il n'a pas connu l'époque où M. Alain Peyrefitte, sous un gouvernement de droite, était ministre de l'information. Il a fallu attendre 1982 pour que la gauche mette en place une Haute Autorité de la communication audiovisuelle indépendante. Dès que la droite est revenue aux affaires, M. François Léotard a instauré la CNCL – fausse autorité –, que, dans un souci de reconstruction, nous avons remplacée par le CSA. Heureusement que nous sommes quelquefois au pouvoir !

Admettons que nous soyons un peu hypocrites et que les présidents de l'audiovisuel puissent être influencés par le pouvoir en place – ce qui reste à prouver –, notre collègue ne fait-il aucune différence entre le projet envisagé et l'époque où les neuf membres du CSA étaient tous du même bord politique ? En dehors de leur nomination, n'accorde-t-il aucune valeur au travail qui s'effectue au quotidien ? Ne voit-il pas que l'obligation d'une majorité des trois cinquièmes pour leur nomination permettra à l'opposition de jouer le rôle de contre-pouvoir ?

M. Franck Riester, pour lequel j'ai beaucoup d'estime, doit réviser son argumentaire sur la purge politique. Ceux qui nous reprochent de ne pas régler tous les problèmes en une fois doivent savoir que ce serait le meilleur moyen de ne rien faire. Certes, il faudra réfléchir dans les six mois qui viennent au financement de l'audiovisuel public, mais mieux vaut prendre les problèmes les uns après les autres que n'en résoudre aucun.

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