Intervention de Amiral Édouard Guillaud

Réunion du 6 juin 2013 à 9h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Amiral Édouard Guillaud, chef d'état-major des armées :

S'agissant de la maîtrise d'ouvrage de l'A 400M, mon avis diverge du vôtre, monsieur le conseiller-maître : Airbus est l'unique maître d'ouvrage, car il convient qu'il n'y en ait qu'un pour un programme de cette taille, mais on ne lui a pas donné les moyens d'accomplir sa tâche. Il ne s'agit pas de défendre Airbus – qui a commis quelques erreurs dans la réalisation de ce projet –, mais si un maître d'ouvrage ne peut pas contraindre un pays ou son fournisseur sur les délais, il se retrouve quelque peu désarmé. Je vous assure en tout cas, ayant été officier de programme à deux reprises, qu'il ne faut qu'un maître d'ouvrage.

Je ne vous suis pas davantage sur les spécifications opérationnelles. Pour le Tigre, la différence de spécifications entre l'armée allemande et l'aviation légère de l'armée de terre française répond à une volonté non pas de l'armée allemande, mais de l'industrie de ce pays de fournir des matériels. Mon homologue allemand souhaiterait disposer de Tigre français et non de Tigre allemands qu'il vient à peine de pouvoir déployer en Afghanistan. Il est facile d'accuser systématiquement les militaires de se laisser aller à la surenchère ! Nous avons décidé de coopérer sur les drones tactiques : il n'a fallu que huit jours à l'armée de terre française pour relire la totalité des spécifications britanniques du Watchkeeper et les valider. L'accord sur l'ANL fut également très rapide. Nous agissons donc le plus simplement possible. En revanche, il arrive que l'on demande aux militaires de privilégier l'industrie nationale : ainsi, le radar de la version maritime du NH90 fut fourni, sur requête politique et industrielle de l'Italie, par une entreprise qui n'en avait jamais produit et qui dépassa le délai de quatre ans ; cela ne répondait pas à une volonté de la marine italienne ou française. De même, l'armée de terre britannique rêve d'acheter le VBCI, mais elle ne pourra pas l'acquérir pour des raisons de politique industrielle – qui peuvent par ailleurs se comprendre.

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