Intervention de Lionel Tardy

Réunion du 3 juillet 2013 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tardy :

La Poste est confrontée à une diminution de 3 à 5 % par an de son activité courrier, qui représente aujourd'hui moins de 50 % de son chiffre d'affaires. Ce chiffre est inquiétant puisque, en 2013, pour cette seule activité, l'entreprise a démarré avec un déficit de 300 millions d'euros.

Monsieur le président Bailly, dans un livre d'Hervé Hamon, vous vous interrogez sur l'avenir de La Poste. Que seront, dans quinze ans, ses activités courrier, colis, banque et téléphonie mobile ? En 2011, une grande partie des 2,7 milliards d'euros d'augmentation de capital du groupe a été absorbée par La Banque Postale. S'agit-il d'un recentrage sur l'activité bancaire ? Est-ce un pari pour l'avenir, au moment où l'on observe une désaffection des Français pour les agences bancaires, au profit des banques en ligne ?

La loi du 9 février 2010 a validé 17 000 points de contact sur l'ensemble du territoire, dont 10 000 bureaux de poste et 7 000 points d'accès, mais la Cour des comptes voit les choses différemment puisque, selon elle, les obligations réglementaires françaises n'impliqueraient que 14 000 bureaux de poste. Cette surcapacité a pour résultat une sous-utilisation importante des infrastructures de La Poste. La Cour des comptes souligne que, dans la quasi-totalité des points de contact, l'activité quotidienne est inférieure à une heure par jour. Je ne critique pas cette faible activité, qui est la justification même de ces partenariats. Il est toutefois moins acceptable que ce soit également le cas de 10,6 % des bureaux de poste gérés directement par La Poste.

Malgré ces surcapacités structurelles, La Poste étend son réseau en créant des points relais. Elle disposerait ainsi d'environ 3 700 boutiques affiliées et affirme sa volonté d'en ouvrir jusqu'à 5 700. Quel est l'intérêt stratégique d'un réseau redondant ?

Dans le bilan d'exécution du contrat de service public, vous insistez sur le fait que les objectifs chiffrés ont été largement remplis. Il s'agit là de l'aspect quantitatif, mais qu'en est-il de l'aspect qualitatif ? Le rapport de l'ARCEP indique que le taux de réponse aux réclamations est satisfaisant, mais quid de leur contenu ? Les réponses sont-elles de nature à satisfaire les usagers ? Ces réclamations sont-elles prises en compte pour améliorer le fonctionnement de La Poste ?

Enfin, dans son rapport annuel, l'ARCEP a estimé utile que La Poste mette à la disposition du public les données relatives aux boîtes aux lettres : géolocalisation, heures de levée. Où en est ce projet ?

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