J'utilise les deux, sans en faire une bataille.
Pourquoi augmenter le capital de la banque ? D'abord, seule la capacité d'anticipation permet de bien conduire ces dossiers ; c'est pourquoi nous le faisons maintenant, alors que rien ne nous y oblige. Procéder à une augmentation de capital à froid, afin d'accompagner les potentiels de développement et la solidité de votre banque permet de le faire dans de meilleures conditions que lorsqu'on s'y prend à chaud, contraint par le changement d'une règle prudentielle ou par un autre élément.
Il nous faut accompagner le développement de La Banque Postale. Or la nature de ses activités change, augmentant le besoin en fonds propres. En effet, si la banque traite de moins en moins de dettes souveraines, qui – quels qu'en soient les risques – consomment peu de fonds propres, elle laisse désormais une large place au crédit immobilier qui en consomme beaucoup. Les évolutions réglementaires nous obligent également à emprunter cette direction. Enfin, la recapitalisation de toutes les autres banques françaises remet en cause notre position jadis nettement dominante dans ce domaine et nous impose d'en faire autant si nous ne voulons pas nous laisser distancer.
Nous sommes, en effet, parmi les bénéficiaires du CICE. Cela peut surprendre, car La Poste conserve l'image d'un monopole ; or il n'y a pas un centime de ses activités qui ne soit pas aujourd'hui en concurrence. Cette concurrence peut être très violente, comme dans le secteur bancaire, celui du colis, de l'express et une partie du courrier – y compris international. Les bureaux de poste n'échappent pas à la règle puisque leur coût et leurs performances sont répartis sur différents métiers, tous exposés à la concurrence. Si le courrier traditionnel semble faire exception, il fait en réalité face à une concurrence plus redoutable encore, puisqu'il décroît de 6 % par an. Le CICE améliorera notre performance et notre compétitivité ; contribuant à la bonne santé économique de l'entreprise, cette nouvelle ressource nous permettra de limiter les réductions d'emplois.
Le CO2 constitue une de nos préoccupations majeures. Notre objectif – que nous sommes en passe d'atteindre – est de réduire nos émissions de 20 % entre 2008 et 2015. Nous mesurons nos émissions tant globalement que par point de livraison. Si nous ne négligeons pas les bâtiments, nous nous concentrons surtout sur la gestion de notre flotte – la plus importante de France, tant en quantité de véhicules qu'en nombre de kilomètres par jour. Notre politique porte sur l'optimisation des parcours et des kilométrages, celle de la taille et du remplissage des véhicules et des camions, la promotion de la conduite écologique et le développement des véhicules électriques. Ce programme global reste unique, d'autant qu'à la politique de réduction des émissions s'ajoute celle de compensation carbone.
Les APC et les RPC recueillent une importante satisfaction, l'opération se révélant gagnante pour tous : pour nos concitoyens, qui bénéficient d'horaires d'ouverture beaucoup plus larges ; pour les commerçants – parfois les derniers du village –, auxquels ils apportent quelque 300 ou 400 euros nets qui peuvent peser lourd dans la décision de rester ou de partir ; pour les mairies enfin, auxquelles ils donnent une ressource complémentaire, correspondant presque à un demi-salaire, qui leur permet d'étendre leurs heures d'ouverture. Les 900 ou 1 000 euros consacrés aux APC devraient suffire en cas de mutualisation effective des locaux ; le futur contrat de présence postale territoriale devrait prévoir des investissements en ce sens.
À court terme, l'Europe ne représente pas une préoccupation particulière. La Commission souhaite renforcer la fluidité transfrontalière du e-commerce, mais nous travaillons pour que les postes elles-mêmes puissent prendre les initiatives nécessaires dans ce domaine.
Rassurez-vous, madame Bonneton, La Poste distribuera toujours toute la presse.
L'évolution des tarifs est régulée par l'ARCEP ; le price cap qui vaut jusqu'en 2015 nous autorise une augmentation des prix à l'inflation + 1 %, et nous nous y tiendrons dans les deux années à venir.
La Banque Postale détient aujourd'hui 42 000 contrats de crédit renouvelable, pour un encours de 30 millions d'euros. Parmi ces contrats, 80 % portent sur des crédits de moins de 5 000 euros ; 90 % des clients ont un revenu supérieur à 1 300 euros et 50 % à 2 000 euros par mois. Nous nous efforçons de proposer un crédit renouvelable exemplaire : dissocié des programmes de fidélité, il ne peut être souscrit qu'à La Banque Postale, en présence du conseiller financier. Enfin, il n'est attribué qu'après une étude minutieuse et un dialogue personnalisé avec le client sur les enjeux et les conséquences de l'endettement. Nous avons noué un partenariat avec la fédération des chambres régionales du surendettement social afin de traiter les problèmes éventuels de surendettement. En somme, nous avons tout fait pour que ce crédit renouvelable soit le plus citoyen et le plus vertueux possible.