Monsieur Herbillon, j'ai été longuement mis en cause : on a dit que nous avions changé d'avis, que nous nous alignions sur vos positions. Je suis en train de vous démontrer le contraire. La France doit avoir une relation extrêmement approfondie avec l'Allemagne et le couple franco-allemand doit être préservé, mais cela ne doit pas empêcher notre pays de faire des propositions un peu différentes de celles qui viennent d'être rappelées, qui avaient l'accord de M. Sarkozy et qui ne nous conviennent pas.
L'Europe, vous l'avez dit, Monsieur Lellouche, est confrontée à une crise d'une extrême gravité : lorsque vous avez quitté vos fonctions ministérielles en mai dernier, le déficit du commerce extérieur s'élevait à 75 milliards d'euros, la dette avait augmenté de 600 milliards depuis le début du quinquennat et le déficit public s'était considérablement accru. C'est à nous de répondre aux urgences de la crise économique, mais ce n'est pas en faisant une convention que nous y parviendrons, ce n'est pas en rédigeant un nouveau traité, ce n'est pas en élisant le président de la Commission européenne au suffrage universel. Répondre aux urgences de la crise, c'est essayer de définir, au sein de l'Europe, des politiques industrielles qui permettront d'attirer les investissements de l'innovation, des transferts de technologies. C'est faire en sorte que le juste échange soit possible. Pensez que, en pleine crise de l'industrie automobile, un accord de libre-échange a été signé avec la Corée, qui entraîne une augmentation du nombre de véhicules coréens vendus en France et en Europe !