Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 9 juillet 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme des retraites

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le Premier ministre, vous avez reçu, jeudi dernier, les organisations syndicales et patronales, et lancé ainsi votre réforme des retraites. Elle suscite d'ores et déjà, vous le savez, inquiétude et mécontentement, tant elle ressemble comme une soeur à son aînée, la réforme Fillon.

Vous avez décidé d'avancer au pas de charge, afin d'éviter la mobilisation populaire. La concertation est censée être bouclée pendant l'été, le projet adopté en conseil des ministres début septembre puis soumis au Parlement à la rentrée, afin de se traduire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014. L'avenir de notre système de retraites mérite mieux qu'un débat à la hussarde qui camoufle une nouvelle régression sociale.

Nous ne toucherons pas à l'âge légal de la retraite, dites-vous, mais au coeur de votre réforme figure l'allongement de la durée de cotisation. De fait, cela dynamite l'âge légal. Le rapport Moreau propose de passer la durée de cotisation à quarante-trois ans, puis quarante-quatre. Si nous considérons l'allongement de la durée d'études et l'insertion de plus en plus difficile dans un emploi stable, cela repousse l'âge légal réel de départ à la retraite à soixante-six ans !

Comme vos prédécesseurs, vous êtes obsédé par les dépenses. Il faut regarder du côté des recettes. Il y a de quoi faire : 30 milliards par an d'exonérations de cotisations patronales, 300 milliards de revenus financiers des entreprises et des banques qui, soumis à cotisations, rapporteraient 24 milliards… Les pistes existent et exigent un vrai débat.

Monsieur le Premier ministre, renoncez à ce calendrier précipité et prenez le temps du débat public !

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