Ces longs débats n'ont pas été contraints puisque nous n'avons même pas utilisé toute l'amplitude horaire qui nous était attribuée. Reste que nous sommes allés au bout de ces débats très bien préparés, exhaustifs, en commission et je remercie, une fois de plus, Patrick Bloche et Vincent Feltesse mais aussi l'ensemble des députés qui ont participé à la discussion, avec un bon esprit, sur le fond du texte. C'est cela qui nous intéresse, car si les critiques portent sur la forme, c'est que, finalement, on n'a pas beaucoup d'idées pour contester le fond.
Le Sénat a voté, il y a une semaine, une nouvelle version du projet de loi pour l'enseignement supérieur et la recherche. Cette version était issue des travaux de la commission mixte paritaire, à quelques amendements gouvernementaux près, que je vais vous présenter. Ces amendements de coordination visent à assurer la cohérence du texte avec la mise en place des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, puisque le projet de loi pour la refondation de l'école de la République n'était pas encore voté au moment de la CMP.
Ces écoles seront pour la première fois dans l'université et non plus à côté, ce qui me paraît essentiel. Je reprendrai les termes d'Albert Camus qui, bien mieux que je ne saurais le faire, disait déjà, il y a soixante ans, de façon prémonitoire : « Le monde change, et avec lui les hommes et la France elle-même. Seul l'enseignement français n'a pas encore changé. Cela revient à dire qu'on apprend aux enfants de ce pays à vivre et à penser dans un monde déjà disparu. » Voilà pourquoi la réforme sur la refondation de l'école, créant notamment les ESPE, était essentielle et pourquoi il était indispensable de la poursuivre avec l'enseignement supérieur et de la recherche.