Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission de la défense, madame la rapporteure, chers collègues, le 27 mai 1943, il y a donc soixante-dix ans, les représentants des différentes organisations de la Résistance intérieure se sont réunis clandestinement, en présence de Jean Moulin, pour le premier Conseil national de la Résistance. Cette date devait marquer un véritable tournant dans la lutte contre l'occupant. En effet, cet acte fondateur a permis une organisation plus efficace de la Résistance, mais a également engagé une réflexion qui a débouché sur l'élaboration du programme du Conseil national de la Résistance. Le 27 mai 1943, la Résistance intérieure française a ainsi démontré son union et sa force.
Cette date est devenue l'un des symboles de la victoire : il paraît donc évident qu'elle ait été choisie pour honorer la mémoire de celles et de ceux qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes au service de la liberté et de la République, de celles et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre et promouvoir les valeurs et idéaux de la France. La célébration annuelle d'une journée nationale de la Résistance est non seulement un devoir de mémoire et de transmission pour notre pays, mais aussi un souhait des associations de résistants et d'anciens combattants. Alors que seuls vingt et un des 1 036 compagnons de la Libération sont encore en vie, il n'est que temps de rendre ainsi hommage à la fois aux derniers résistants en vie et à l'acte de résistance qu'ils ont accompli pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un autre objectif de cette proposition de loi consiste à ne pas oublier l'histoire de la Résistance française, en transmettant ses valeurs aux jeunes générations. Cette journée a donc également un rôle pédagogique, à travers des actions éducatives dans les établissements d'enseignement du second degré.
Concrètement, la date du 27 mai ne sera ni fériée, ni chômée – cela a été rappelé à plusieurs reprises. J'en suis heureux car, si cette proposition recueille une approbation quasi-unanime, je suis convaincu que nous ne devons pas pour autant alourdir – quitte à l'affaiblir – le calendrier commémoratif, qui a connu ces dernières années, chacun le sait, une multiplication des journées d'hommage ou de mémoire. Ainsi, notre calendrier compte déjà, outre le 27 mai, treize journées officielles. Sept nouvelles commémorations ont été instaurées depuis 1999 ; la dernière, la journée du 19 mars issue de la loi du 6 décembre 2012, s'ajoute à celle du 5 décembre, journée nationale d'hommage aux morts de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie.
Prenons garde de ne pas en abuser. En effet, la multiplication de journées de commémoration risquerait de réduire leur solennité et la portée de leur message. Et ce serait bien dommage.
Malgré cette petite réserve, je voterai bien entendu sans hésitation en faveur de ce texte.