Intervention de Christophe Léonard

Séance en hémicycle du 9 juillet 2013 à 21h45
Instauration du 27 mai comme journée nationale de la résistance — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Léonard :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission de la défense nationale et des forces armées, madame la rapporteure, chers collègues, « il est des moments dans notre histoire où nous devons nous rassembler sur ce qui est l'essentiel, sur ce qui fait que nous sommes une nation, que nous avons des valeurs. » C'est en ces termes que s'exprimait le 27 mai dernier, le Président de la République, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du Conseil national de la Résistance. La réunion du 27 mai 1943 unifiant autour de Jean Moulin la Résistance française de l'intérieur est un acte fondateur dans la lutte contre l'oppresseur nazi et ses nervis de l'extrême droite française.

Il s'agit en effet d'une date clé de l'histoire de France en ce qu'elle aboutira à la réunion de l'assemblée plénière du Conseil national de la Résistance le 15 mars 1944 durant laquelle sera adopté le programme du CNR qui organisera le plan d'action opérationnel de lutte armée participant aux côtés des Alliés à la libération de la France et de l'Europe et préparera la société française d'après-guerre, dont nous sommes les enfants.

« Nous devons assumer ensemble ce souvenir. Nous devons le transmettre intact aux générations qui nous suivent. Croyez-moi, mesdames et messieurs, elles en auront besoin. ». Cet avertissement nous était adressé le 15 mars 1994 par François Mitterrand, lors du cinquantième anniversaire de l'adoption du programme du CNR, et c'est avec acuité qu'il résonne encore aujourd'hui.

Dans une époque où la souveraineté des citoyens européens est chaque jour bafouée par celles et ceux qui ont mené le monde à la plus grande crise financière depuis les années trente, dans une pulsion irresponsable de recherche effrénée du profit maximum, renforcée par un sentiment d'impunité de classe, non, le mépris du peuple à qui on fait payer la note sous le vocable technocratique « des nécessaires réformes structurelles » n'est pas la bonne réponse.

Au contraire, à l'heure d'une mondialisation non contrôlée, sans humanité ni éthique, oui, nous avons le devoir de faire honneur au souvenir du Conseil national de la Résistance.

Oui, nous devons transmettre intact à nos enfants l'héritage de la France combattante du général De Gaulle.

Oui, la résistance aux attaques ultra-libérales contre les valeurs de la République doit être notre nouvelle frontière.

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