Le programme franco-britannique est le fruit d'une volonté politique très forte. Quant aux réticences, elles se situent à un niveau inférieur, mais le politique est toujours là pour aplanir les difficultés.
Les Britanniques, comme les Français, vivent en démocratie. Au sein même du Ministry of Defence, vous trouverez des personnes favorables à une coopération avec la France et d'autres qui préféreraient continue avec les Américains – ce qui, objectivement, présente certains avantages.
Peut-on aller plus loin en matière de souveraineté ? Sur un plan technique, c'est possible, mais cette question relève du politique. Le citoyen que je suis peut effectivement se demander s'il a réellement envie que les forces de dissuasion de nos deux pays se rapprochent et se soutiennent mutuellement. Souhaitons-nous que notre dissuasion reste au coeur d'une défense nationale ou préférons-nous nous doter d'un parapluie européen qui pourrait être, par exemple, un pilier européen de l'OTAN ? C'est à vous, messieurs les parlementaires, de répondre à cette question.
Le traité offre la possibilité d'une approche plus globale. J'ai ainsi proposé de réfléchir à un programme commun pour les calculateurs, et également de partager notre laser. Notre pays, dans la loi de programmation militaire et dans le Livre blanc, s'est doté d'un programme de maintien de la dissuasion. La France devra investir dans la recherche nucléaire, mais pour cela il faut une volonté politique.