Le coût du programme étant classé, je ne communiquerai pas de chiffres. Mais je peux vous dire que les surcoûts sont dus aux transports des Britanniques pendant toute la durée de l'exploitation.
L'AED et l'OCCAR n'ont pas interféré dans ce projet, et cela pour deux raisons. La première tient à la spécificité de la sphère nucléaire, la seconde au fait que le programme franco-britannique n'est pas, au sens strict, un programme d'armement. Pour ce qui est de mettre en place un programme de coopération pour une arme, comme par exemple la tête nucléaire aéroportée, les esprits ne sont pas encore prêts. Cela toucherait de trop près la souveraineté de notre pays et jamais nos états-majors ne parviendraient à s'entendre sur les conditions de mise en oeuvre.
Notre installation n'est pas un armement, elle ne vise qu'à partager les coûts d'exploitation d'une installation servant à construire de l'armement.
S'agissant de la production d'armes nucléaires, les séries sont toujours extrêmement limitées. Le coût de production d'une arme nucléaire est toujours très bas par rapport au coût de son développement.
Oui, nous pouvons envisager d'autres programmes de coopération avec le Royaume-Uni, notamment lorsqu'il s'agira de rénover nos installations nucléaires.
Quant aux ingénieurs, il faut les laisser innover, mais ils doivent être régulés par les politiques et les militaires. Aux forces armées d'exprimer leur besoin de se voir confier du matériel plus robuste mais moins innovant, et au politique d'indiquer comment il entend employer l'armement et de quel budget il dispose.
La dissuasion est un système contraignant. Dans le cadre du Conseil des armements nucléaires, les Présidents de la République successifs s'investissent. La mise au point d'un système d'arme nécessite un encadrement resserré de la part du ministère de la défense, du CEA et des militaires. Cette régulation est nécessaire.