Je remercie Marc Le Fur pour cette proposition de loi qui présente l'immense avantage d'attirer notre attention sur les emplois dans le secteur des services qui sont des activités majeures.
Il pourrait être tentant d'expliquer que l'existence de pays francophones rend plus facile pour la France la délocalisation des centres d'appels, mais dans ce cas la Grande-Bretagne devrait aussi délocaliser, or elle ne le fait pas – elle est bien plus accueillante pour ses entreprises ! Nous devons donc engager au plus vite un débat de fond sur la compétitivité et l'attractivité économique de notre territoire.
Par ailleurs, ce texte a aussi le mérite de poser la question de la qualité des services, qui est un vrai souci pour les consommateurs.
S'agissant du STIF, Jean-Paul Huchon n'a pas suivi les recommandations de M. Arnaud Montebourg et de M. François Hollande. Et pour se justifier, il a invoqué les règles européennes sur les marchés publics transposées en droit français. Or le problème vient de la façon dont ces règles ont été appliquées. Il aurait fallu introduire un critère permettant d'éviter le choix d'un centre d'appels situé hors de France. Jean-Paul Huchon et sa majorité portent l'entière responsabilité de ce qui s'est passé. On ne peut d'un côté tenir de grands discours sur l'emploi, nous reprocher les emplois perdus du fait de la crise, et, de l'autre, être incapable de maintenir les emplois en France quand on est soi-même aux commandes.
Pour les centres d'appels, la proposition de Marc Le Fur a le mérite d'apporter une solution concrète. J'ai entendu Mme Erhel déplorer l'absence de telle ou telle mesure, mais elle peut toujours déposer des amendements pour y remédier ! En tout cas, il est important de faire appel au patriotisme économique, de savoir où se trouve le centre d'appels auquel on est relié. Si les consommateurs sont informés, cela peut conduire les entreprises à choisir un centre d'appels en France plutôt qu'à l'étranger.
Nous soutenons naturellement cette proposition de loi qui présente l'avantage d'apporter une première solution concrète au problème posé. Pour le reste, nous aurons une discussion plus générale sur les coûts de production dans le cadre de la mission à laquelle participent certains d'entre-nous. Cela dit, je veux souligner combien je trouve paradoxal de créer cette mission pour réfléchir sur les coûts de production, de demander un rapport à M. Gallois et de déposer dans le même temps, sur le bureau de l'Assemblée, un projet de loi de finances et un projet de loi de financement de la sécurité sociale qui assassinent les entreprises et les Français et portent gravement atteinte au pouvoir d'achat des ménages qui est pourtant le moteur de la croissance. Sans parler du climat anti-entreprise et anti-réussite créé par notre « ministre improductif du redressement », que les chefs d'entreprise ne cessent de dénoncer ! Ce n'est pas la peine de faire des rapports, de mettre en place des missions, si les actes ne sont pas en accord avec vos discours !