Les mauvaises nouvelles qui nous viennent du Portugal illustrent les effets négatifs du « tout austérité » appliqué à un État : il en résulte une crise politique qui elle-même nourrit la crise bancaire et est susceptible de fragiliser les avancées obtenues en matière d'union économique et monétaire. À cet égard, les annonces que pourra faire Mario Draghi jeudi sont très attendues. Le Conseil a-t-il anticipé la crise portugaise ?
Par ailleurs, en recevant certains représentants de la Lituanie, nous avons bien noté l'intérêt particulier manifesté par ce pays à l'égard de la politique de voisinage, notamment à destination de pays tels que l'Ukraine ou la Biélorussie. C'est pourquoi je fais miennes les préoccupations exprimées par M. Lequiller et Mme Guittet. Si nous nous sommes battus pour convaincre nos collègues allemands d'accueillir avec bienveillance la candidature serbe – ce qui n'a pas été si facile –, c'est parce que cela a du sens de faire entrer, à terme, des pays tels que la Serbie ou le Kosovo, qui forment une zone historiquement fragile en Europe, dans un espace de paix.
Mais c'est une tout autre logique que de poursuivre l'élargissement vers des pays qui ont toujours suivi la dynamique d'une autre partie de cet immense continent qu'est l'Eurasie. Pour moi, cette question est encore plus délicate que celle de la Turquie. Certes, ce dernier pays a encore du chemin à faire sur le plan économique, et les dérapages actuels en matière de droits de l'homme doivent légitimement nous interpeller. Mais la Biélorussie, c'est tout de même un des plus beaux exemples de dictature que nous offre le monde ! La présidence lituanienne a-t-elle évoqué d'autres pistes ?
Enfin, les révélations d'Edward Snowden ne remettent-elles pas en cause le calendrier de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis, du moins en attendant de clarifier le droit en vigueur de chaque côté de l'Atlantique ?