Je tiens à remercier la présidente et le rapporteur pour ce travail qui livre un historique des centres de vacances et une analyse précieuse de la situation des séjours collectifs. Les colos sont un sujet d'actualité en ce début d'été. Vous notez une baisse de leur fréquentation depuis 1995 et la fermeture, de ce fait, de nombreux établissements. Ainsi, selon un recensement des bâtiments en Loire-Atlantique et en Vendée, il reste un tiers du patrimoine des colonies en fonction, un tiers a été détruit et un tiers est réutilisé pour d'autres usages mais garde des traces architecturales des colonies.
Le rapport souligne la disparition progressive du financement des séjours collectifs de vacances par les caisses d'allocations familiales et un glissement des aides sociales vers les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH), qui offrent aux jeunes des courts séjours tout au long de l'année, présentés comme plus attractifs. Parallèlement, le financement des colonies par les comités d'entreprises diminue au profit de chèques-vacances qui bénéficient rarement aux séjours collectifs. On assiste à la montée en puissance, dans ce secteur, d'opérateurs à but lucratif qui proposent des séjours thématiques dont le but est, je vous cite, « d'écrémer la clientèle la plus rentable » et qui imposent aux associations de respecter les règles d'une concurrence loyale. Les familles se trouvent confrontées à une offre de séjours dont les prix sont de plus en plus élevés. Cette situation est préjudiciable car elle entraîne une baisse de la mixité sociale des séjours et va à l'encontre d'une politique éducative à destination des classes moyennes et populaires. Sur quels leviers pourrait-on agir afin de faire évoluer le financement des colonies de vacances ? Comment faire en sorte que les familles renouent avec des séjours qui sont facteurs de découverte, d'épanouissement, d'ouverture pour leurs enfants, qui leur apprennent la vie collective et les valeurs qui fondent notre société ?