Intervention de Jean-Jacques Guillet

Réunion du 2 juillet 2013 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Guillet :

En 2009, l'effet des sanctions sur l'économie était nettement moins important qu'en 2013, mais il y avait quand même une formidable aspiration à la liberté, notamment de la part de la population urbaine de loin la plus importante aujourd'hui dans les villes. Celle-ci contraste avec le sentiment des dirigeants, selon lequel le régime est menacé et qu'il faut le sauver – une situation qui fait penser à la fin de l'époque Brejnev en URSS. Ne sommes-nous pas entrés dans une période de glasnost ? C'est une question ardue

Que le programme nucléaire fasse consensus est une manifestation du nationalisme iranien ; ce programme n'est donc pas un but en soit. Mais le fait qu'il ait donné lieu à des débats pendant la brève campagne, y compris entre MM. Rohani et Jalili, ne montre-t-il pas qu'il pourrait un jour prendre fin ? Le consensus sur le nucléaire s'est donc effrité : certains se demandent en effet si le prix n'est pas trop lourd à payer pour l'économie et la société.

Je ne suis pas a priori favorable aux sanctions, mais celles-ci ont eu un impact, surtout celles touchant les instruments financiers et l'énergie, et le complexe militaro-financier des gardiens de la révolution a été directement atteint. Or les Gardiens de la Révolution ont été un peu absents à cet égard au cours de la campagne : quelle sera leur attitude ?

Par ailleurs, lorsque M. Ahmadinejad a supprimé les subventions aux produits de consommation courante, la société iranienne s'est demandé si cela servirait à alimenter la corruption des Gardiens de la Révolution ou les soutiens du régime à l'extérieur, notamment le Hezbollah et la Syrie. Les dirigeants du pays ne vont-ils pas se poser la question de savoir si le coût du soutien à la Syrie n'est pas trop important ?

Enfin, la présidence de M. Khatami a beaucoup déçu : un scénario comparable est-il envisageable, même si la situation est différente aujourd'hui ?

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