Intervention de Xavier Beulin

Réunion du 10 juillet 2013 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Xavier Beulin :

Je précise qu'il reste encore à prouver l'intérêt des carburants de deuxième génération sur le plan économique. On peut s'interroger, notamment, sur la disponibilité de la biomasse. Aujourd'hui, par exemple, les papetiers sont en guerre contre les autres utilisations de la biomasse, notamment forestière, parce qu'ils considèrent qu'elles ont tendance à renchérir le prix des bois de seconde oeuvre.

En outre, imaginez que demain, nous devions exporter à nouveau des graines entières de colza, tournesol ou pois protéagineux parce que nous ne pourrions plus utiliser l'huile dans notre propre industrie nationale, ce qui signifie, parallèlement, que nous nous priverions aussi de la partie protéine de ces productions oléo-protéagineuses : en fin de compte, y aurons-nous véritablement gagné ? Et je laisse de côté l'aspect social de la question.

Je terminerai sur ce point : la diversité agricole française que nous revendiquons passe d'abord et avant tout par notre capacité à maintenir la diversité des assolements agricoles. Voulons-nous demain d'un système américain, qui se limite à un complexe maïssoja ? Non. Je pense que la grande palette des productions végétales en France nous autorise à répondre à la problématique animale avec ce volet protéines, et à envisager d'autres types d'utilisations. Certes, il faut privilégier l'alimentaire. Mais une fraction de notre production peut aller aux biocarburants et, demain, à la biochimie.

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