Intervention de Brigitte Allain

Réunion du 10 juillet 2013 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Je remercie les rapporteurs pour la qualité de leur travail et regrette de n'avoir pas pu participer davantage aux travaux de la mission d'information par manque de temps.

Les revenus moyens varient de 1 à 5 entre éleveurs et céréaliers. Les données sur le temps de travail des éleveurs citées dans le rapport correspondent à la réalité. Nous partageons tous l'objectif d'assurer un revenu suffisant aux éleveurs et de permettre le maintien des exploitations sur l'ensemble du territoire, notamment dans les zones de montagne ou les zones à handicap naturel. Le système des quotas laitiers n'était pas parfait mais il permettait de réguler le marché. La contractualisation ne permet pas d'assurer des revenus suffisants ni de réguler la production. La faiblesse des prix va entraîner un recul du nombre d'exploitations et de la production laitière. Alors que l'Union européenne a décidé de maintenir les droits de plantation de vignes, et que les Etats-Unis et le Canada disposent d'instruments de régulation de la production laitière, pourquoi l'Europe ne mettrait-elle pas en place un nouveau système d'autorisations ?

La réforme de la PAC vise à rééquilibrer les revenus et mieux répartir les aides entre les différents secteurs (producteurs de fruits et légumes, éleveurs) et pour les nouveaux Etats membres mais il est inacceptable que les aides soient actuellement distribuées de façon injuste.

Le projet de loi relatif à la consommation prévoit une clause révision des contrats en cas de hausse des prix des matières premières et un renforcement de la transparence et des contrôles mais est-ce suffisant ? La présence du médiateur des relations commerciales agricoles a eu un effet régulateur.

Tout l'enjeu est de remplacer les éleveurs qui vont prendre leur retraite dans les prochaines années, puisque 50% d'entre eux sont âgés de plus de 50 ans. Dans une perspective d'avenir, il convient de développer l'agro-écologie et de favoriser l'autonomie protéique, grâce à un plan pour les protéines végétales tant dans le cadre de la PAC qu'au niveau national.

Compte tenu du niveau élevé des importations de viande en France, il faut se montrer particulièrement ambitieux pour les filières de l'élevage. Cette question devra être l'un des sujets essentiels du futur projet de loi d'avenir pour l'agriculture. Il conviendra notamment de développer les formations en agro-écologie (rotation des cultures, polyculture) et les filières de consommation locale, ce qui répond à une réelle demande de la société.

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