Intervention de François de Rugy

Réunion du 10 juillet 2013 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Je crains que le consensus, salué par certains de nos collègues, conduise à ne pas faire de choix bien que de vrais débats commencent à émerger. Je suis d'ailleurs, une fois n'est pas coutume, d'accord avec Bernard Deflesselles et je trouve que la simple énumération des besoins conduit au « toujours plus » alors même que les moyens manquent, sauf à recourir à la diminution drastique d'autres budgets ou à l'augmentation massive des impôts, que personne ne soutient. Je souhaiterais donc être éclairé sur les choix à faire. Je m'interroge sur la conclusion qu'il convient de tirer des propos d'Yves Fromion qui, tout en faisant le constat de nos faiblesses, auquel je souscris, indique qu'il ne faut pas baisser la garde. Doit-on augmenter le budget de la Défense ? Il faudra légiférer, dans le cadre budgétaire des 31 milliards fixés par le Président de la République, et impérativement procéder à des arbitrages en dépit de la stabilité du budget dont je rappelle que des ministères importants ne bénéficient pas.

Nous voulons tout faire parce que nous savons tout faire, comme l'a dit Bernard Deflesselles. Il s'agit, selon moi, d'un piège qui conduit à une diminution des moyens ou à un décalage des programmes et, par voie de conséquence, à une moindre efficience de nos interventions. Une discussion stratégique doit donc s'engager, dans le cadre de la contrainte budgétaire. Je ne pense pas qu'il faille, comme l'a indiqué Gwendal Rouillard, être présent dans tout le spectre capacitaire. Je suis d'avis qu'une intervention de la nature de celle de la France au Mali peut être appelée à se reproduire et si nous choisissons de combler les lacunes capacitaires constatées en matière de ravitaillement et de transport, nous devrons renoncer à d'autres équipements. Il ne s'agira plus d'énumérer les besoins mais, dans le cadre d'un débat sur la stratégie, de faire des choix entre les programmes (l'A400 M face au Rafale ou aux SNA) et entre les trois armées qui ne pourront être toutes du niveau d'une grande puissance susceptible d'intervenir sur tous les théâtres.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion