La « capacité d'entrer en premier » est une notion très subjective et propre à chaque théâtre. L'entrée au Mali n'a pas posé de problème insurmontable en raison de l'absence de défense aérienne. En revanche, en Libye, les avions et les hélicoptères français ne sont intervenus dans des conditions de vulnérabilité acceptables qu'une fois les défenses antiaériennes libyennes détruites, essentiellement par les forces britanniques et américaines. Il n'est pas certain que la France ait disposé seule de suffisamment de missiles de croisière pour y parvenir. D'aucuns ont évoqué l'hypothèse d'une intervention en Syrie : elle nécessiterait également une opération préalable de suppression de défenses antiaériennes très denses. Je rappelle que les Américains ont en fait gagné la guerre en Irak en une demi-heure, une fois neutralisés les défenses antiaériennes et les systèmes de communication du pays, éléments déterminants d'une défense moderne.