Dans le secteur de l'eau, les entreprises françaises ont une carte à jouer en Europe. Elles l'ont déjà fait là où c'était possible. Nous regrettons que l'Union européenne n'ait pas légiféré sur les concessions dans ce secteur. Il serait pourtant nécessaire de clarifier les règles en la matière, s'agissant notamment de la compatibilité entre gestion déléguée et éligibilité aux aides européennes. C'est un point qui pose problème à Veolia, en particulier dans les pays d'Europe centrale. Le retrait du secteur de l'eau du champ de la directive s'est fait dans l'opacité. À ce stade, le Parlement européen ne s'est pas prononcé sur la question. Peut-être le fera-t-il lorsqu'il examinera la proposition de directive, ou plutôt ce qu'il en reste.
Je profite de cette audition pour faire une suggestion. Comme vous le savez, de nombreux jeunes Français – environ 20 % de chaque classe d'âge – sortent du système scolaire sans qualification. C'est un problème grave et difficile à traiter. Dans notre secteur d'activité et dans d'autres, notamment le BTP et les transports, les emplois ne sont pas délocalisables. Nos métiers sont, en outre, adaptés à l'apprentissage. Dès lors, la commande publique ne pourrait-elle pas jouer un rôle en matière de formation professionnelle diplômante ? Les entreprises bénéficiaires de commandes publiques pourraient être soumises à l'obligation de former un certain nombre de jeunes sortis du système scolaire sans qualification, en fonction du montant et de la durée des contrats. Les filières professionnelles sont prêtes à répondre à une telle demande. Le dispositif ne défavoriserait en rien les entreprises françaises face à la concurrence. Il coûterait simplement un peu plus d'argent aux collectivités publiques.