M. Sarkozy, si vous y tenez.
En réalité, en créant les métropoles, nous alourdissons encore le millefeuille territorial, sans clarifier les compétences là où c'est pourtant nécessaire. Je le dis également pour nos collègues de droite : il semble bien que ce soit un mal français. La réforme lancée par M. Nicolas Sarkozy en 2010 opérait un vaste mouvement de recentralisation. Elle avait inventé un conseiller territorial hybride, censé réaliser la synthèse que le législateur n'avait su trouver entre le département et la région. La réforme fiscale qui l'accompagnait a en outre placé les collectivités locales sous la tutelle de l'État, en réduisant considérablement leur autonomie budgétaire. Certaines régions riches se retrouvaient traitées comme des régions pauvres, et des régions pauvres contribuaient à soutenir des régions riches.
Enfin, en guise de simplification, un nouvel échelon avait été créé au profit des grandes agglomérations : les métropoles. Avec ce projet de loi, c'est aujourd'hui cet échelon que l'on nous demande de sanctuariser, alors qu'en tant que défenseurs d'un fédéralisme différencié nous attendions que cela fût la région.