Quand le sas de décompression n'existe pas, les salariés le créent. Ceux dont les métiers exigent des contraintes relationnelles fortes ou une tension psychique élevée – agents du secteur hospitalier, journalistes de l'AFP, agents des douanes – ne quittent pas leurs collègues sitôt leur journée de travail terminée : ils vont à la machine à café, ils sortent ensemble. S'ils sont obligés de rentrer immédiatement, par exemple pour s'occuper de leurs enfants, ils rapportent la charge de la journée chez eux et ils sont moins disponibles. Des salariés travaillant la nuit m'ont avoué ne plus avoir de patience avec leurs enfants : ils m'ont dit ne pas se reconnaître dans leur comportement !