Malgré les refus successifs des élus, je demande aujourd'hui à notre assemblée qu'elle comble cette page blanche, qui est comme une insulte à l'égard d'une population qui a besoin qu'on règle ses problèmes.
L'enjeu métropolitain a d'emblée été posé, les institutions allant jusqu'à s'approprier le terme, et je pense que, si nous devons créer en Île-de-France la métropole du Grand Paris, c'est que c'est le seul moyen, pour un bon fonctionnement au quotidien, d'ordonner les relations entre Paris capitale et les territoires qui l'environnent. Les élus de ce périmètre mesurent très bien leur degré d'interdépendance.
La notion de métropole est complexe, et je ne voudrais pas qu'à cet instant on se limite à sa seule dimension institutionnelle. La métropole ne correspond pas seulement à une zone géographique, s'exprimant en termes de seuil de population, de nombre de communes ou d'intercommunalités ou de tout autre critère que notre conception cartésienne de l'ordonnancement institutionnel peut imaginer.
La métropole doit d'abord traduire la réalité d'un bassin de vie, d'une communauté d'intérêts en matière d'habitat, de mobilité, d'infrastructures et d'équipements, toutes choses auxquelles, au-delà de la théorie, les habitants doivent avoir accès au quotidien.
La métropole, c'est une réalité urbaine que les gens doivent s'approprier au quotidien, pour en faire leur histoire autant que leur espace. Elle est donc nécessairement une fonctionnalité, qui permet d'assurer la cohérence du territoire, de le rendre vivable, tout en servant des objectifs de développement.
C'est l'emboîtement complexe de ces territoires qu'il faut ordonner, pour en faire la synthèse. Cela nous fait défaut. J'ajoute qu'au-delà d'une gouvernance, ce dont nous avons besoin, c'est d'un espace fonctionnel organisé autour d'une vision commune.
C'est pour cela que je considère aujourd'hui qu'il n'est plus possible d'éluder ces problèmes, auxquels il n'y a qu'une seule réponse possible : la métropole. Bien sûr, une telle réponse crée de nouvelles difficultés, notamment parce qu'elle remet en cause les institutions, en tout cas aux yeux de ceux qui n'appréhendent le débat que dans sa dimension institutionnelle. C'est pourquoi il faut notamment tenir compte des territoires qui resteront en dehors de la métropole et défendre une forme de « polycentrisme ». En tout état de cause, nous devons trouver des solutions, car parler sans cesse de « mille-feuilles » n'est qu'une manière de signifier que l'on ne veut pas que ça bouge !
Il n'y a jamais de réponse simple, y compris institutionnelle, à un problème complexe. Mais, aujourd'hui, nous pouvons tracer un chemin. Tel doit être ce qui nous anime, mes chers collègues : nous devons arrêter d'attendre et franchir enfin une première étape.